Temps couvert puis soleil puis ouvert puis
Temps couvert puis soleil puis ouvert puis sommeil puis si vert puis merveille puis la paire puis réveil puis...
J'aime me perdre dans des lieux improbables où les seuls repères disponibles sont les odeurs de café, les bruits incertains d'une conserve comme outil de formation des futurs maradona, le soleil tapant sur un mur devient un attracteur étrange où se justifie enfin cette lassitude infinie qui vous saisit face au possible.
Se perdre pour ne plus avoir peur d'être perdu, oublier ses repères physiques par choix pour oublier qu'on a oublié ses repères mentaux, aimer ces larmes qui surgissent, fatigue et panique de ne plus se retrouver, salutaires car choisies.
Les villes du Nord, Anvers, Amsterdam sont particulièrement adaptées à ces errances: rondes, traversées de fleuves improbables et torturés et de périphériques (rings) déroulant sur des kilomètres des façades d'immeubles engendrées par les guerres, semblables si semblables, (les guerres et les bâtisses) entourant un centre ville qui empêchent l'orientation, un soleil bas et rare qui vous prive de la compagnie usuelle de votre ombre, un vrai respect des personnes entrevues sur une errance qu'ils cotoîent sans jamais l'interrompre. Ils savent qu'à la fin une bière et du genièvre seront les seuls éléments liquides pour retrouver un univers solide.
Lundi le Japon donc. Rêves de brumes sur les montagnes et de riokans. Arrivée dans un monde où ce sentiment de parler une langue inconnue sera enfin cautionné par le réel.